Amy Beach : le premier grand compositeur américain fut une femme

Jean-Marc Warszawski — Amy Beach eut une vie sortant quelque peu de l’ordinaire, se soumettant aux usages de son temps et œuvrant parallèlement avec une belle efficacité aux mésusages. Née en 1867 dans une famille aisée, elle fut une pianiste prodige. À l’âge de seize ans, elle fit ses débuts en public avec le rondo opus 16 de Frédéric Chopin, et un concerto d’Ignaz Moscheles. Deux ans après elle était soliste avec l’orchestre symphonique de Boston pour le concerto en

Les chroniques

Alfred Caron
Alain Lambert
Frédéric Léolla
Frédéric Norac
Michel Rusquet
Michaël Sebaoun
Jean-Luc Vannier
Jean-Marc Warszawski

Édition mensuelle
Petites annonces
Agenda
Nouveautés avril-mai

Nikolaï Rimski-Korsakov : Capriccio espagnol ; La grande Pâque russe

L'intérêt que de nombreux compositeurs de l’école nationale russe éprouvent pour l’Espagne devient presque traditionnel après l’exemple de Glinka, qui composa, vers le milieu du xix^e siècle, la Jota aragonaise et l’ouverture Nuit d’été à Madrid. Il est facile de trouver les raisons de cette prédilection : la recherche d’une nouvelle fraîcheur d’expression, qui pousse les compositeurs russes à étudier le patrimoine musical populaire pour le transcrire sous forme de

Une 32^e saison annoncée et un anniversaire aux Invalides avec l’ensemble Organum

Jean-Marc Warszawski — Le 5 juin dernier, avant le concert donné à la cathédrale Saint-Louis des Invalides par l’ensemble Organum, Christine Dana-Helfrich présenta à la presse réunie dans le grand réfectoire, la 32^e saison de la programmation musicale aux Invalides.

Le plaisir d’apprendre et de découvrir : français en Suède aux XVII et XVIII^es siècles

Frédéric Léolla — Concert-conférence ou conférence concert, l’événement dont il est question s’est déroulé à l’Institut suédois à Paris. Il venait tenter de remplir (ou plutôt mettre en évidence) un vide dans les connaissances du mélomane lambda. Non seulement parce que la musique suédoise en général est peu

Nikolaï Rimski-Korsakov : Antar, suite symphonique, opus 9 ; Le vol du bourdon

Composé en 1868 comme deuxième symphonie, Antar subit par la suite des révisions et des modifications, en 1875 et en 1897. En 1903, devant sa forme et son style nettement narratifs, Rimski-Korsakov décida de changer le titre de Symphonie en celui plus juste de Suite symphonique : quelque chose d’analogue à un poème symphonique, mais divisé en quatre mouvements bien distincts.
Cette page, pour laquelle le compositeur a toujours nourri une nette

(RTBF) Mirabelle Kajenjeri, finaliste du Reine Elisabeth 2025 : «je ne me souviens pas du choix du piano, j’ai été mise face à lui et ça a matché»

(Radio France) Un violon sur le sable à Royan du 17 au 26 juillet 2025

Festival de musique ancienne d'Innsbruck

(France musique) Dietrich Fischer-Dieskau, l'une des plus belles voix du XX^e siècle

(La Voix du Nord) Changement de direction et de formats : zoom sur la nouvelle saison de l’opéra de Lille

(Le Point) Musique et intelligence artificielle : les artistes tirent la sonnette d’alarme

(Radio classique) L’avenir de la lutherie menacé au Royaume-Uni

(France musique) Moscou fait ses adieux au "génie" Grigorovitch, l'âme du Bolchoï

Hommage à un grand compositeur

Frédéric Léolla — Il y a quelques mois nous rendions compte sur ce même site de la disparition de celui qui, pour nous, est un des grands compositeurs de son époque, l’étatsunien résidant à Paris depuis des décennies, Tom Johnson.
Privilège des grands, leur œuvre survit. Et la grande salle des Instants chavirés était pleine à craquer pour le concert que lui consacrait l’ensemble Dédalus – ensemble qui connaît très bien la musique de Johnson pour l’avoir pratiquée depuis des décennies sous les conseils

Sous le regard des enfants : Wozzeck vu par Johan Simons

Alfred Caron — Pour cette production de Wozzeck, qui clôturait sa saison 2024-2025, l’Opera Ballet Vlaanderen a fait appel à Johan Simons, grande figure du théâtre néerlandais et spécialiste de la pièce de Büchner qu’il a déjà montée trois fois. À 78 ans et une carrière de près de 50 ans, le metteur en scène n’avait en revanche jamais abordé l’opéra d’Alban Berg et en donne une vision d’une grande force théâtrale. La scénographie épurée de Sammy Van den Heuvel enferme l’action dans un espace unique fait de hauts murs blancs de guingois (référence au Kammerspiel des années 1920) sur lesquels plane en permanence une ombre menaçante et dont la seule échappatoire sont

5 Germinal an x (26 mars 1802), Opéraphile se fâche...

... contre le Conservatoire qui ne reste pas sans voix... Le Russe à l'Opéra, ou réflexion sur les Institutions musicales de la France, brochure que le Conservatoire a refusé de faire imprimer à ses frais (Le Courrier des Spectacles 5 Germinal an X (26 mars 1802)
Il appartenait au siècle des beaux-arts de créer un théâtre ou la triple union de la poésie, de la danse et de la musique en augmenterait les charmes. Sous les auspices de Louis xiv, l'Opéra fit entendre les vers de Quinault et les accords de Lully ; la poésie lyrique

Giuseppe Torelli, La chapelle Saint-Marc sous la direction de Vincent Bernhardt, trios, duos, sonates, sinfoniaes de Torelli, dont des premiers enregistements mondiaux, œuvres pour orgue de Giovanni Paolo Colonna et Giovanni Paolo Arresti. Indésens / Calliope2024 (IC 060).

Piotr Beczala est Il Trovatore corps et âme à la Staatsoper de Vienne

Jean-Luc Vannier — l’issue de la création, le 19 janvier 1853 au Teatro Apollo de Rome, de son Il Trovatore, Giuseppe Verdi fut rappelé des dizaines de fois. « Il fut aussi raccompagné le troisième soir à son domicile par une foule d’admirateurs portant des flambeaux, réclamé au balcon de l’hôtel tandis qu’un orchestre jouait des airs de ses opéras jusqu’à une heure avancée de la nuit ». Un immense succès que le compositeur commenta d’une fausse modestie : « Il Trovatore n’a pas mal marché » ! (Pierre Milza, Verdi, Coll. « Tempus », Perrin, 2004, p. 198).
Succès non démenti par le temps : c’est un

Un samedi printanier pour jazzer sous les pommiers

Alain Lambert — Une 34^e édition de Jazz sous les pommiers avec un grand pont d’ascension bien ensoleillé. Et une semaine bien remplie à plus de 97 % pour les organisateurs, le demi-millier de bénévoles, et presque autant de musiciens et artistes de rue. Sans oublier un presque millier de musiciens amateurs sur leurs scènes dédiées, et aussi pour le spectacle carnavalesque d’Arnaud Dolmen. Avec un total de 70 000 spectateurs et visiteurs sur la semaine.
Le second samedi débutait par la traditionnelle scène

Sexe et opéra (XVII. 2) : Madama Butterfly

Frédéric Léolla — u cri scandalisé du consul des États-Unis invité à la cérémonie de mariage (« Quindici Anni ! »/Quinze ans !), le citoyen américain Benjamin Franklin Pinkerton, qui va se marier avec la jeune Japonaise de 15 ans en question, répond complice, réjoui et on doit croire qu’excité : « Piece

Les cédés

Cansu Şanlidağ, Œuvres pour piano de Philipp Scharwenka (1847-1917). Pavane Records 2025.

Sonates pour violon et piano de Darius Milhaud et Théodore Dubois, Jean Dubé (piano), Amara Tir (violon), Darius Milhaud, sonates n^o 1, opus 33 et n^o 2, opus 40 ; Théodore Dubois, sonate en la majeur.

Saint-Louis des Invalides, Vêpres royales, ensemble Organum (Marcel Pérès), Ad vesperas Sancti Ludovici Regis Franciae, antiphonaire des invalides (1682), « Grand siècle », Harmonia Mundi 2025 (hmm 905366), réédition du CD Ambroisie 2005 (amb 9982).

Paul Valéry (1871-1945) : L'infini esthétique

La plupart de nos perceptions excitent en nous, quand elles excitent quelque chose, ce qu'il faut pour les annuler ou tenter de les annuler. Tantôt par un acte, réflexe ou non, – tantôt par une sorte d'indifférence, acquise ou non, nous les abolissons ou tentons de les abolir. Il existe en nous à leur égard une tendance constante à revenir au plus tôt à l'état où nous étions avant qu'elles se soient imposées ou proposées à nous : il semble que la grande affaire de notre vie soit de remettre au zéro je ne sais quel index de notre

Envoûtant Tannhäuser version de 1875 à la Staatsoper de Vienne

Jean-Luc Vannier — Richard Wagner se serait-il « vengé », dans la version viennoise du 22 novembre 1875, des restrictions parisiennes imposées en mars 1861 à son premier acte du Tannhäuser ? Rappelons qu’il voulait « développer considérablement la scène introductive du Venusberg, de façon à permettre au corps de ballet de s’y livrer sans retenue à tous les exercices chorégraphiques possibles » écrit-il dans « Ma vie ». Présentée dimanche 25 mai à

L’ensemble Les surprises drague l’été

L'ensemble Les Surprises est un ensemble de musique baroque crée en 2010 à l’initiative de Juliette Guignard, violiste, et de Louis-Noël Bestion de Camboulas, organiste et claveciniste. C’est un ensemble dit à géométrie variable, c’est-à-dire que le chef entrepreneur fait appel à des intermittents selon les besoins.
12 juillet, Festival Le Royal Juillet Musical de Saint-Hubert (Belgique), « Reines », avec Véronique Gens. Créé sous la forme d’un opéra imaginaire pour une soliste, un orchestre et un chœur, ce concert rendra hommage aux visages des reines dans l’opéra français du xviiie siècle. Le répertoire mêle des œuvres connues de Jean-Philippe Rameau et Christoph Willibald Gluck, ainsi que des pages inédites extraits d’opéras d’André Cardinal Destouches, François Francœur, Antoine Dauvergne…

Sexe et opéra (XVII. 1) : Iris

Frédéric Léolla — Le jeune et riche Osaka est secrètement amoureux d’Iris, jeune adolescente souvent rêveuse qui se laisse attendrir par les mythes du Dieu Soleil et dont la seule vraie préoccupation c’est son vieux père aveugle. Qu’à cela ne tienne. Osaka commande au brutal proxénète Kyoto d’enlever la jeune fille, ce qu’il ne manque pas de faire, tout en laissant un faux billet de la jeune fille indiquant à son père qu’elle compte commencer une vie de geisha. Au deuxième acte la pauvre petite Iris se réveille dans une maison close au bord d’une falaise. Osaka tente de la séduire, mais elle n’y comprend rien. En désespoir de cause, le riche commanditaire laisse carte blanche à Kyoto qui la maltraite et l’expose aux regards des passants pour en faire commerce. Lorsque, parmi les passants, elle reconnaît son père aveugle et l’appelle à son secours, celui-ci, trompé

La Gazette musicale